top of page

MUE, EXPOSION A MONTFERMEIL 

PAGE EN CONSTRUCTION

Contexte : 

 

 

Construit dans les années 50 et enclavé entre les Maréchaux, le périphérique et la porte de Bagnolet, le quartier Python-Duvernois est aujourd’hui le plus pauvre de la capitale. Le quartier contient exclusivement des logement sociaux. Il regroupe différents équipements sportifs et des espaces verts. La porte de Bagnolet possède le plus grand trafic routier d’Europe, ce qui en fait un des quartiers les plus pollués de Paris.

 

L’échangeur de Bagnolet forme un véritable pôle routier avec plus de 300 000 véhicules par jour. La fonction routière vampirise et domine les espaces publics au détriment du confort et de la qualité des déplacements des autres usagers, participant ainsi à l’isolement du quartier.

 

Le secteur est l’un des « Quartier Politique de la Ville » depuis 2004 et il est classé en « Zone de Sécurité Prioritaire » depuis 2013. C’est le seul à bénéficier de crédits de l’Etat dans le cadre d’un grand plan de rénovation urbaine. Le coût total de ce projet s’élève à 300 millions d’euros. 

 

Au programme, un grand réaménagement : plus de 300 logements en bordure du périphérique vont être démolis et remplacés par des logements privés. Les trois tours qui dominent l’échangeur de l’A3 vont être refaites à neuf, et 150 logements sociaux doivent être construits.

Le relogement des habitants a commencé en février 2014.

 

Quelques chiffres : 

Les indicateurs font état d’un accroissement des écarts socio-économiques entre le quartier et le reste du territoire parisien : les ménages à bas revenus sont très présents, le rythme de progression du nombre de demandeurs d’emploi est plus rapide que dans le reste de la capitale, les familles monoparentales fragiles sont plus nombreuses, 27% en 2014, contre 12% dans Paris. Les actifs qui vivent dans le quartier occupent principalement un poste d’employés ou d’ouvriers (64% des actifs), une proportion en augmentation alors qu’elle a tendance à baisser à Paris ; les jeunes en difficultés d’insertion professionnelle sont nombreux : 21% des jeunes de 16-25 ans ne sont ni en emploi ni en études.

 

Petite histoire du quartier :

 

La première mention de Bagnolet connue à ce jour est un acte daté de 1256. Le village de Bagnolet compte 600 à 800 habitants au cours du XVIIIe siècle. Le village s'enrichit sous l'Ancien Régime et les paysans, devenus propriétaires, pratiquent une agriculture diversifiée et lucrative. La ville compte beaucoup de riches vignerons.

 

Entre 1840 et 1860, Bagnolet passe difficilement du statut de village agricole à celui de banlieue industrielle. Les travaux d'aménagement de la ville de Paris, le creusement du métro parisien, le développement de l'industrialisation amènent une population ouvrière dans la capitale, qui essaime ensuite dans les villes limitrophes. Le territoire et l'économie s'industrialisent, la population décuple, au cours de deux vagues de flux migratoires d’abord dans les années 1860/1880, puis après la première guerre. Bagnolet connaît son "boom" démographique, passant de 2600 habitants à 16 000.

 

Aucune mesure d'urbanisme n'anticipera l'ampleur de cette seconde vague de flux migratoire qui submergera un territoire incapable d'intégrer la ville naissante. L'économie Bagnoletaise est durement atteinte par la crise des années 30. En 1935, le taux de chômage de la ville est un des plus élevés de la Seine.

 

En ce début de XX° siècle, la bande de terrain qui borde les fortifications de Paris, côté banlieue, est un lieu bucolique et convivial prisé par les promeneurs. Mais le soir, c'est un espace mal famé où l'on rencontre les “bandes de mauvais garçons” qui y règlent leurs comptes. Casque d'Or, l'égérie de l'une d'entre elles, les Apaches de Belleville, fut l'héroïne d'un fait divers réel. Sous son vrai nom, Amélie Hélie, elle finit sa vie à Bagnolet, où elle fut enterrée en 1933.

 

La ville moderne surgit en 25 ans, entre 1950 et 1975, avec la construction des grands ensembles de collectifs. Les chantiers s’accélèrent et rencontrent des premières oppositions des riverains à partir des années 60. Le Périphérique se construit progressivement dans les années 60-70. Le passage de l'autoroute, inauguré en 1969, la construction de l'échangeur en 1970, et le renouvellement urbain qui l’accompagne. Tous ces travaux sont faits de façon vétuste et mal organisée.

 

Il n’y avait pas de recul critique sur la grande rénovation de 1960-1970 qui devaient faire de Bagnolet le « Carrefour-de-l’Est-parisien » et dont certains se souviennent sous l’appellation moins flatteuse de « Bagnolet-la-boue ». 

 

Conclusion :

 

L’urbanisation de Bagnolet et de Python-Duvernois a été conditionnée par Paris et a subi les bouleversements engendrés par la révolution industrielle, les vagues de flux migratoires, engendrant une forte extension urbaine, ainsi que la crise du logement d'après- guerre. Dans cette histoire commune, le territoire de Bagnolet, par sa morphologie peu propice au développement urbain moderne, et la force de sa vocation rurale, semble avoir été défavorisé et particulièrement malmené. Le retard accumulé en terme d'urbanisation jusque dans les années d'après-guerre a été rattrapé très rapidement et de manière brutale. 

bottom of page